Matinale CdA : « Comment la culture scientifique permet de mieux comprendre les organisations humaines et, notamment les entreprises » avec Vincent Le Biez

En tant que systèmes complexes, les systèmes vivants et les systèmes sociaux partagent certaines caractéristiques structurelles communes, qui peuvent être explorées en faisant dialoguer les « Deux Cultures » : la culture scientifique et les humanités. En quoi les concepts d’évolution, d’énergie, d’entropie, d’équilibre, de frontière, de transition de phase, de température… peuvent-ils être transposés de la science (biologie, thermodynamique…) à l’étude des organisations humaines ? Quel est le rôle fondamental de l’énergie pour maintenir et développer des systèmes biologiques ou sociaux complexes ? En quoi la taille d’un système peut-elle le rendre efficace ou au contraire inefficace? C’est à ces questions que Vincent Le Biez, auteur d’un essai intitulé « Platon a rendez-vous avec Darwin », s’attache à répondre, en mettant certains grands concepts scientifiques au contact de la philosophie politique et de la théorie des organisations.

Un an après la parution de cet essai salué par la critique, Vincent Le Biez nous fait l’honneur de nous livrer sa vision des apports essentiels de la culture scientifique pour les organisations humaines (sociétés, villes, entreprises,…).

Vincent Le Biez est un ancien élève de l’École Polytechnique et de l’École des Mines de Paris, il est haut fonctionnaire au Ministère de l’Économie et des Finances. Il occupe d’abord des responsabilités à la direction générale du Trésor puis à l’Agence des Participations de l’Etat où il est actuellement Directeur de Participations Industrie, c’est-à-dire en charge du secteur de la défense, de l’aéronautique, du spatial, du naval et de l’automobile. Formé selon un cursus scientifique et passionné par la philosophie politique, il cherche à conjuguer ces deux domaines de la connaissance. Il est l’auteur d’un premier essai intitulé Platon a rendez-vous avec Darwin, paru en janvier 2021 aux éditions Les Belles Lettres, où il met en scène des dialogues imaginaires entre des scientifiques et des philosophes et construit des analogies entre les systèmes complexes naturels (biologie, thermodynamique, théorie des jeux…) et sociaux (philosophie politique, théorie des organisations).